Accéder à Internet depuis son mobile en IPv6, c’est maintenant une réalité. La branche mobile américaine de l’opérateur T-Mobile menait une expérimentation depuis 2010 d’IPv6 sur réseau cellulaire. Aujourd’hui cette expérimentation est passé en quasi-production. Les utilisateurs des nouveaux téléphones sous l’OS Android 4.4 utiliseront par défaut le réseau IPv6. L’accès aux services IPv4 est rendu par le mécanisme de transition 464XLAT.
Depuis les dernières évolutions de la standardisation de l’UMTS, il est maintenant possible de spécifier si un réseau d’accès de donnée (APN) est de type IPv4 seul, IPv6 seul ou double pile IPv4-IPv6. Cette différenciation permet de spécifier la méthode d’obtention des adresses sur le réseau. Depuis la version 4.0 du système Android, l’ensemble de ces méthodes sont disponibles. Il était donc possible de se connecter sur un réseau cellulaire IPv6 seul et, à travers d’un mécanisme de transition comme NAT64/DNS64, accéder à l’Internet de façon transparente. Cependant l’expérimentation T-Mobile a montré que ce n’était pas suffisant : NAT64 reste inefficace pour des applications utilisant directement des adresses IPv4 littérales, comme Skype. Pour résoudre ce problème, le protocole 464XLAT met en oeuvre un démon sur le terminal ajoutant une traduction locale de l’adresse IPv4 demandée par l’application en adresse IPv6. La connexion suit ensuite le protocole NAT64.
Il restait de plus quelques détails de standardisation sur la gestion des adresses IPv6 sur réseau cellulaire, aujourd’hui adressés par la RFC 7066. Il n’existe donc plus à priori d’obstacle technique pour le déploiement de réseaux cellulaires IPv6 seul.